Dyslexie : intervention de Marie-Christel Helloin sur Europe 1
Marie-Christel Helloin, présidente du Syndicat Régional des Orthophonistes de Normandie et chargée de mission « Réseaux sociaux » de la FNO était l’invitée de Wendy Bouchard sur Europe 1, lors de l’émission « Le Tour de la Question » du mercredi 23 janvier.
Elle était invitée dans le cadre de la semaine de sensibilisation à la dyslexie, organisée par la FNO du 21 au 27 janvier.
L’intégralité de l’émission est disponible ici en podcast.
A la question soulevée par le titre du colloque « Dyslexie, vraie ou fausse épidémie ? » organisé le 21 janvier au ministère de la Santé, Marie-Christel Helloin a expliqué que ce titre faisait écho à certaines remarques entendues dans certaines institutions et sur certains médias, sur l’existence d’une épidémie de dyslexiques ou de « faux dyslexiques ».
La FNO a souhaité s’inscrire en faux : « Il n’y a pas de faux dyslexiques, il y a des enfants qui présentent des dyslexies vraies, et d’autres enfants qui présentent des retards dans l’apprentissage de la lecture, mais qui ne sont pas pathologiques. » D’où la volonté de la part de la FNO de « bien poser ce cadre ». Quant à une épidémie de dyslexie, il n’en est pas question, « les chiffres de prévalence sont relativement stables depuis longtemps, en France et dans le Monde. Il n’y a pas une épidémie soudaine de dyslexie qui serait provoquée par quelque chose ». Simplement, « on en parle plus » reconnait Marie-Christel Helloin.
Interrogée sur l’engorgement des cabinets d’orthophonie, Marie-Christel Helloin l’a jugé « effectivement problématique« , et lourd pour des parents « qui doivent parfois chercher longtemps pour obtenir un rendez-vous » alors que la prise en charge précoce augmente les chances d’aller mieux . Actuellement, « dans beaucoup de régions de France« , il y a une « certaine embolisation des cabinets d’orthophonie« , reconnait Marie-Christel Helloin, peut être parce que les troubles « sont mieux repérés« . Elle a rappelé que les orthophonistes n’intervenaient pas que sur les enfants DYS, mais sur toutes sortes de pathologies.
Sur l’accès aux soins, les orthophonistes sont aussi « parfois en souffrance de ne pas pouvoir répondre à la demande, de recevoir beaucoup d’appels et de ne pas pouvoir répondre« , rappelle Marie-Christel Helloin qui précise que la FNO « a interpellé le Gouvernement« . Les orthophonistes sont « bien conscients du problème » et « prennent leurs responsabilités par rapport à l’accueil des patients » mais « nous ne pouvons pas agir tous seuls« . Il y a également un vrai souci amplifié par le fait que dans les structures employant des orthophonistes salariés, comme l’hôpital ou les établissements médico-sociaux, l’orthophonie soit « très peu reconnue » et que la très faible attractivité salariale se traduise par « des postes vacants« . 30% des postes dans les établissements médico-sociaux, qui s’occupent des enfants atteints de troubles DYS sont vacants. Le report de prise en charges complexes se fait sur les orthophonistes libéraux, « ce qui limite encore l’accès aux soins« .
Les orthophonistes « ont besoin d’être aidés« . La FNO « a fait des propositions au Gouvernement en mai dernier pour améliorer l’accès aux soins, qui malheureusement n’ont pas été entendues« .
Un article intitulé : « Dys : des troubles mieux repérés, mais… » est paru à la suite de cette interview.